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Santé  et Energie Vitale
LA DOULEUR CHRONIQUE, 
UN MODELE HYPNOTIQUE

"Douleur et Hypnose"
Sous la direction de Didier Michaux
Ed. IMAGO

"La douleur chronique, Modèle hypnotique négatif"
Yves Halfon

Extrait :

" Joseph Delboeuf déclare que le rôle de la douleur est double :
« Elle est bonne à quelque chose puisqu'elle nous invite à prendre des précautions, à surveiller nos blessures, à éviter les contacts irritants et infectieux. Mais
elle hypnotise aussi le patient ; elle le fait PENSER à son mal et ainsi risque de l'exaspérer. »
Plus loin cité par François Duyckaerts
« C'est l'hypnotisé qui serait réellement l'agent de production ou de suppression d'une douleur »

La douleur chronique renvoie à l'hypnose. Elle est fixation de l'attention, réduction du monde sensoriel et affectif du patient, et elle s'amplifie grâce aux processus de pensée tels que l'imagination et la mémoire, à travers le langage intérieur fait de mots, d'images.
La douleur chronique est un enfermement quasiment hypnotique de la personne…
La douleur est perturbation de la conscience et de son fonctionnement habituel.


La personne et son corps

L' expérience de la douleur est essentiellement associée à l'orientation de la personne sur son corps. Il y a interaction mutuelle entre la personne et le corps.
Chacun porte en lui-même une « image de lui », univers interne qui s'exprime aussi sur son corps.
Selon la conception de Schilder « l'image du corps se construit, se dissout, se reconstruit »
Nasio : « Le corps lui-même est perçu imaginairement comme une enveloppe dense et sensible »


La douleur


La douleur c'est une expérience d'un phénomène qui se passe dans la personne. Selon Hebb : « il semble certain que la perception de la douleur par l'adulte est essentiellement une fonction de l'expérience de la douleur en cours de développement et ce que nous appelons douleur n'est pas un simple élément sensoriel indépendant
mais un mélange particulier d'une sorte particulière de synthèse de nos connaissances anciennes et des troubles affectifs. »
Et Delboeuf nous dit : « Quant à la douleur elle serait hypnotisante dans la mesure où elle porterait l'attention à se retirer du monde extérieur vers l'intérieur du corps propre. »

Spiegel lorsqu'il parle de l'hypnose, la définit par trois processus : l'absorption, la suggestibilité et la dissociation. On peut tenter de définir la douleur avec les mêmes caractéristiques :


 L'absorption

Quand la douleur, expression d'un trouble physiologique ou d'une lésion débute, la personne effectue deux perceptions presque instantanées : elle perçoit à la fois la douleur qu'elle va plus ou moins localisée et la pousser à l'action et un désarroi interne l'envahit.
Immédiatement la douleur FOCALISE L'ATTENTION au détriment des autres sensations du corps. Toute la conscience est centrée sur l'endroit douloureux. Cette douleur immédiatement perçue est représentée en IMAGE plus ou moins précisément. Cette image MENTALE de l'endroit douloureux, née de la perception, fixe la conscience.



 La suggestibilité

Cette réceptivité de la conscience entraîne la personne à se laisser perturber par la mémoire du corps.
La douleur, auto-hypnose négative parce qu'elle mobilise à l'insu de la personne des souvenirs anciens qui agissent sur cette douleur, aussi bien en intensité qu'en durée.
Bien souvent le patient est sensible à son langage intérieur coloré d'anxiété qui donne libre cours à une IMAGINATION MORBIDE, elle-même pouvant être influencée par un langage négatif d'autrui.
(Une patiente avait une douleur au ventre non différencié par une échographie. Celle-ci révélait une masse opaque au niveau d'un ovaire ou d'une trompe, mais peut-être était ce une infection intestinale. Quelques jours avant la célioscopie, elle ressenti une forte angoisse et le retour de souvenirs autour de la mort de sa mère souffrant d'un cancer du sein.)
Cet attachement à la conscience à la zone douloureuse entraîne une erreur d'analyse. La conscience se trompe par cette attention exclusive à la douleur et elle se laisse dominer ce phénomène surprenant : l'image de l'endroit douloureux condense toutes les douleurs ainsi que leur contexte de survenues.
La douleur de jadis revient au présent sans que nous identifions ces retours comme les résurgences d'une souffrance oubliée. La personne qui a souffert, qui souffre, peut se rappeler les circonstances de la survenue de la douleur, retrouver les sensations insupportables, mais elle sera inconsciente du retour de ses souffrances passées.
Pour échapper au malaise global, au bouleversement interne et peut-être aussi à la violence de la sensation une dissociation va se créer : partie du corps atteinte / reste du corps.


 La dissociation

Elle est d'autant plus facile qu'elle est facilitée par le symptôme qui a focalisé l'attention.
La douleur, la partie du corps douloureuse va être DISSOCIEE DU RESTE DU CORPS.
Par cette crispation, ce captage de la conscience, la personne ne se rend plus compte de ce qui se joue dans la perception de la douleur.
La perception sensorielle de la partie douloureuse a formé l'image mentale de la partie lésée, accompagnée non seulement du sentiment que le siège de la douleur se trouve là, mais encore de l'impression que l'endroit douloureux, détaché du corps, s'est érigé en un rejeton hostile.
C'est parce que l'imagination colorée d'angoisse, de désespoir domine dans ces moments là que le patient est suggestif aux paroles (de son langage intérieur, de l'entourage, du soignant)


L'IMAGINATION

L'imagination est une faculté d'invention et de renouvellement. Selon Bachelard elle remet constamment en question les vérités admises. Elle est donc polémique, prospective et anticipante. Elle est surtout la faculté de « nous libérer des images premières, de changer les images ». Elle est une puissance foncièrement dynamique et organisatrice qui travaille à déréaliser le réel atteint dans la perception en le déstructurant pour opérer une structure nouvelle, en sorte qu'en elle l'univers tout entier n'est plus donné au sujet mais produit, inventé par lui. Elle est l'expérience même de l'ouverture, l'expérience même de la nouveauté.
C'est ce que nous allons chercher avec l'hypnose. Si à notre insu la mémoire par ses manifestations inconscientes et l'imagination aidée par l'attention alimentent la douleur présente de la personne, amplifie cette douleur l'hypnose va la moduler et redonner à la conscience une liberté d'action.


L'HYPNOSE

Qu'est ce que l'hypnose ? 

UN DECLENCHEUR NATUREL DE L'IMAGINATION,

UN MOYEN NATUREL D'UTILISER SON ESPRIT,

UNE TRADUCTION DANS LE CORPS DE L'EFFET RECHERCHE ET EXPRIME PAR L'IMAGINATION.



Dans le traitement hypnotique
 il s'agit d'un réaménagement, d'une nouvelle orientation de la personne à la réalité.

Dans la causalité linéaire, nous allons du passé au présent
. Le symptôme prend son point de départ dans le passé. 
Recherchons ce qu'il y a dans ce passé dit la psychothérapie traditionnelle.
Dans la causalité circulaire la cause produit un effet qui lui-même influence la cause par rétroaction. Si on change le 
présent, on change le passé, on change le futur.
 
Modifier le symptôme entraîne un réaménagement de la mémoire (passé/présent/futur).

Tout travail hypnothérapeutique se révèle être un travail de réorganisation du modèle du monde du patient,
 c'est à dire un travail sur des systèmes de représentations


Le rôle de l'hypnose c'est de défaire les liens. C'est en fin de compte grâce à l'hypnose que la suggestion « sentir, penser, 
mémoriser et imaginer » de façon différente, inhabituelle va permettre une amélioration de l'état de la personne.

L'objectif de l'hypnothérapeute sera de partir toujours de la focalisation du patient sur sa douleur 
pour le libérer des ses 
interprétations et des chaînes associatives qui relient son présent à son passé, 
pour lui redonner un fonctionnement 
libre.

Redonner de la flexibilité à la conscience. Défaire des liens pour libérer le futur." 


Yves Halfon :


Formation hypnose / Paris
 

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Dernière mise à jour Décembre2016